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Le passeur

Stéphanie Coste chez Gallimard 

Premier roman d'une force incroyable. Cynisme et poésie, humanité et vices . Les ténèbres et la lumière.

Magnifique alternance de tons et de rythmes.

Seymoun a fait des migrants un business. Du cash engrangé sans sourciller. Surtout ne pas s'interroger sur cette mise à mort. Sur les côtes lybiennes chacun son fardeau qu importe le radeau.

La liasse plutôt que la liesse et l'ivresse.

Tombée en enfer. Pour ces réfugiés sans papier, prêts à payer le prix fort pour tenter la croisière de leur vie, promesse d'un demain plus serein. 

Pour Seymoun aussi l enfer. Dont on comprend la chute déshumanisée au fil des pages avec une alternance de récits de temps. 

Et puis pour la dernière traversée, tout bascule. Les destins se retrouvent et se remettent en ordre en accord.  Ou pas.

Questionnements essentiels que ce livre.

Nos parts d'ombre et de trahison de rédemption aussi , nos rapports aux autres et nos consciences.

Seul devant le miroir, nous sommes face à des vérités insupportables.  Pour se tenir droit et digne suivre les valeurs universelles dont on a tant besoin. 

La vie parfois nous fait perdre nos repères. On s enlisexet on quitte le chemin de conscience. Système infernal dont on ne ressort que maudit et malheureux. 

Indigne plutôt qu'indigné et c'est sûrement toute la question du livre.

Le passeur est un coup de poing magnifiquement écrit. 

Je le referme les larmes aux yeux. 

Je regarde la mer Caraibes, chanceuse.

Toutes les mers n ont pas les mêmes intensités. Certaines sont en détresse et nous ne pouvons plus fermer les yeux.

Stéphanie, vos mots sont chaloupés et percutants. Les derniers chapitres sublimement écrits.

Un Ulysse Odyssée en détresse.

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