Quand elle me prend le corps
Comme un amant oppressant
Elle m'obsède et m'entête
M'indigeste, me malmène.
Reine en son royaume
Elle m'ordonne le taire
Et le paraître
Surtout ne rien dire
Subir...
Ivre de cris qui pourraient nuire.
Alors elle se tait
Ravale sa rancœur
Chuter plutôt que pulvériser
Éclats de voix
Les mots du bas.
Les endormir sans cligner
Surtout ne pas les dire.
Et pourquoi pas?
Suffocation respiration
Élan du vrai.
Insensés
Lisez tous mes excès
Subissez vous aussi
Mes soucis engloutis
Je n'en veux plus
De ces maux bus et tus
Ravagée et écorchée
Je me libère
Du diable en haine
Enchaîné
De mes secrets cachés.
Dans ce ventre mou
Je ne veux plus
Les mals de vous.
Graisse haineuse
Je te vomis sans restriction
Confondu en fioritures
En pourriture que tu es
Amas de cruautés
Saletés encrassées
Je te refuse et t'extrais.
Prends le large
Je te dégueule à m'en faire mal
Je te tortionne
Comme toi dans un autre temps
M'imposant soumission et chuchotements.
Je ne ravalerai pas cette force de vous.
Obligation sans maîtrise.
Ma voix se tord s'extirpe
Tréfonds humiliants et obscurs
Je ne me soumets plus à ta volonté
Je te fais face
À vif et ivre de liberté.
Crachats de toi.
Je deviens libre
Enivrée par ce silence doux
Par cette lourdeur absente.
Je tangue sans alcools
Pulvérisée, dépossédée enfin
De tes démons.
Glorieuse
D'avoir pu contrer le mâle
Enfantement douloureux.
La colère apprivoisée
Remplacée par des douceurs
Lentes
Envahissantes.
Crues.
Nues.
Ardeurs de vie.