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Juste la fin du monde

J'avais vu ce film à sa sortie en salle.

Je n'avais pas pu quitter la salle tant je pleurais. Tant ce film réveille en moi des failles et des peines. Sous tension.

Revu plusieurs fois depuis.

Et ce soir, après la mort de Gaspard, une autre vision,encore,une relecture prophétique. Évidemment.

Cette fin Si belle. Si poétique. Comme un conte.

Un impossible aurevoir. 

Gaspard lui est la pudeur et la retenue. La sensibilité et la subtilité. L'incandescence fragile. Tout le film est porté par cette délicatesse ancrée en lui.

Et les autres bien sûr. Justes et sublimes.

Chacun porte sa douleur et sa colère. Son amertume et sa peine intense. Ses regrets. Sa culpabilité aussi.

Les non dits ont tué cette famille. 

Le manque de mots par crainte de...

Pudeur exagérée. Clivante. Séisme familial.

Depuis,ils hurlent,parlent trop fort,trop vite,trop peu, trop mal...pour ne pas se dire l'amour et le manque.

C'est beau. C'est Dolan. 

Poétique. Lyrique. Sensoriel aussi. 

Dans ces silences. Ces gestes. Ces regards. Ces lumières et ces ombres. Reflets. Ces ralentis d'amour, ces vitesses excessives. Comme des mots lancés au visage. Ils frappent. Font mal. 

Redoutables effets.

Ces souvenirs d'avant revenus flirtés avec le présent. Pour la nostalgie et la mélancolie. Le temps qui passe. Si mal. 

Cotillard est douce et fragile. En réserve. Sous l'emprise masculine de son mari. La plus clairvoyante aussi. Qui sait interpréter les silences de vie.

Baye sous des airs déjantés s'est inventée un monde pour supporter.

Excessive rêvant d'une famille unie.

Cassel hurlant. Vociférant. Inquiétant et si violent.

Colérique aussi. Une brutalité qui montre la faille. La peine Évidemment.

La sœur, lumineuse et peureuse. Grandie sans lui. 

Le frère modèle. L'absence si présente.

Elle porte ce monde. Sans ailes. 

Ce film je l'aime tellement que je pourrais te parler de chaque scène. De ce que ça procure en moi. 

Dolan est l'hypersensibilité. L'intelligence même.

Ce face à face avec Cotillard.

"Combien ?

Combien quoi....?" 

Si chacun d'eux poursuit ce début de dialogue...c'est la fin du monde...

Voilà...tout le film tient sur ses mots impossibles.

Tacites.

La vérité n'a pas lieu d'être. Elle peut réveiller les démons de chacun. 

Cette vérité peut réparer les cœurs en temps normal...si on se pose. Se cale. Sans confrontation.

Acceptant chacun sa part de...mal. De fautes. 

Vérités douloureuses. Enfantines. Ces failles.

Impossibles à panser.

Juste la fin du monde...sans Gaspard.

Envole toi bien haut. 

Battements d'ailes...

Sans fin...

 

 

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