Philippe Besson chez Julliard
Je le termine à l'instant.
Saisissant. Puissant de vérités. Absurdes. Banales. Fatales. Dramatiques.
Je ne suis pas une adepte de l'auteur, mais le sujet impose la lecture.
Comme j'ai bien fait.
La justesse et la précision des faits.
Du drame. Du ressenti. De chacun.
10 ans à bosser avec des gamins, qui étaient ces victimes collatérales. Ça me parle tellement.
Quand papa tue maman..."parce qu'elle était son bien. Sa chose".
Quand papa, tu sais cette double syllabe symbolique, si belle et si puissante dans la bouche des enfants qui la pensent comme modèle protecteur,justicier et héros...tu sais, ce "pa" "pa" qu'on déchiffre avec fierté très tôt pour lui scander à ce père ce héros, ben ce papa, dans un éclat, de sang, de colère, d'assouvissement animal,bestial, il a tué maman.
Comme ça. Froidement.
Derrière ces féminicides, il y a ces enfants errants. Qui restent. Marqués. À tout jamais.
Qui doivent faire avec. Et sans.
Sans mère.
Parfois témoins du drame. Et de tout ce qui a précédé. Parce qu'il y a un début avant le coup fatal.
Et il y a une suite après la mort de la femme.
Il n'y a pas juste un fait divers. Dans un banal journal. Ni un reportage de cinq minutes au mieux. Pour dire la violence quotidienne, l'aliénation, la peur et l'effroi dans ces familles que l'on croyait cocon.
Et autour de ces enfants perdus, de cette mère vaincue, il y a un voisin qui a vu. Qui s'est tu. Un gendarme qui a mal écouté. Trop pressé. Des silences et des routines banalisés.
Il y a tout ces maux.
Avec ce pseudo héros, penaud, en prison. Pauvre con.
Incapable d'assumer.
Ce père vipère. Tu vois? Celui qu'on veut plus voir. Qu'on hait à tout jamais. Il a encore des droits sur toi, si t'es mineur.
Il a tué maman et pourtant...
Alors, avec tout ça, ils font comment ces gens touchés ,ces ados fracassés en plein vol, ces bébés orphelins, ces victimes de lui?
Féminicide j'écris ton nom.
Parce que elle, les autres, c'est moi. C'est toi. Et c'est notre combat pour que plus jamais. Ce ne soit un fait divers. Et une banalité.
Lecture commune avec @shaalorstulisquoi.
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