7 octobre, année zéro

Guillaume Auda chez Cherche Midi Éditeurs.

Comme dans #jeunesacrever, cette jeunesse décimée lors des attentats de Paris, celle du 7 octobre dansait. Vibrait sous lsd. Entre deux mondes. Deux terres. Surtout. Antagonistes.
Il y avait du son de l'amour et de l'outrance. Des corps imbibés d'envies. De vie. Et puis au matin, engourdis encore par l'alcool et la drogue, un mauvais trip. Descendant du ciel, furieux comme l'enfer. Assourdissant. Des guerriers drogués aussi pour mieux tuer. Une autre jeunesse. Embrigadée. Furieuse et déjantée.
Exhibant en hurlant ces corps trophées decimés comme des bêtes.
Plus loin, dans les kibboutz, la même folie. Du #7octobreanneezero . Coupure planétaire. Le chaos. Le néant. 
Au fil des mois, la vie reprend autrement. Là bas, les corps sont croc top sur trotinette. Jus détox et plage du soir. La jeunesse reprend son terrain sous les stigmates cicatrices des panneaux des disparus.
À Gaza, la vie a explosé. Sous poussière et et sang vidé. Satan sur terre. 
Un peuple pris en otage.
Tout détruire pour se venger.
Sous la responsabilité d'insensés guidés par des hubris démesurés. Incapables de discernement.

Guillaume Auda a passé du temps à donner la parole à tous. Pour chercher l'horizon et le vrai des mots. De ceux qui  vivent cette atrocité. Tente de comprendre l'avenir du Proche Orient qui s'embrase de plus en plus. Et implique le monde entier dans des décisions fortes.

C'est toujours avec beauté que Guillaume pose les mots. Délicat et plein de tact. Sans heurter. En équilibre juste. En spectateur avisé. Respectueux. 
Son œil de reporter devient notre champ de vision.Transporté là bas, on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas ce qui se jouait. 
Et #bernanos en commencement et au final. L'humain ou le fanatisme et la cruauté...

Guillaume tu le sais, ton livre m'a mis ko par tant de choses. Tu as mis dans la mort la beauté de la vie et de la dignité. Dans les deux camps. Nommés les corps et les morts. Écoutant la colère, la haine. Le mépris, l'humiliation de chacun
Tu as écouté et servi de réceptacle aux maux. Tu inscris ici une mémoire et des faits. Que personne ne doit oublier.
Aux hommes d'en faire l'avancée historique nécessaire humaine. 

Merci . De tout mon cœur.