Émilie Desvaux chez Rivages
Un roman lent, flottant presque une éloge du rien puisqu'il ne s'y passe pas grand chose si ce n'est des rencontres et des déambulations pourtant on est vite happé par ce rythme flottant, envoûtant sûrement dû à la plume de #emiliedesvaux dont c'est le troisième roman.
La couverture sublime, étincelante autorise une intimité à chercher et c'est là le sens du roman. Les personnages qu'on y croise, expatriés, logeant dans une petite pension de rien La Gaijin House, sale, délabrée ( à l'opposé de la couv) suspendent ici leur vie, le temps de faire le point sur la leur, de vie, un peu foutraque. Ou en fuite d'un quotidien ailleurs pesant.
Ils se cherchent comme une crise existentielle et mentale. Intime. Où la nouveauté d'un lieu inconnu fait perdre tous les repères et permet de reconstruire et de faire pause. Le temps d'y trouver un sens ou un flottement. Comme une promenade solitaire. Incertaine.
Dans cette capitale japonaise, la peur de demain. Mais aussi demain magnétique.
Ambivalence.
#lecieldetokyo autorise un lâcher prise. Et une lenteur quotidienne. Pour retrouver la liberté et la capacité à imaginer aussi. Un endroit sécure et pourtant inconnu dans cette pension minable. Où chaque personnage est en quête d'un soi plus vrai et abouti. Libre d'être soi. Comme si ce pays étranger et ces rencontres multiples permettaient de s'affranchir de toute norme et toute identité préconçues .
Moi qui n'aime pas le lent, j'ai été hypotonisée par ce roman qui montre que l'épanouissement vient du peu et du rien. Du lent et du temps.
De la pause et la rencontre.
Chez @editionsrivages