Sofia AOUINE Editions de la MARTINIERE
Un beau roman envoûtant. Déjà le titre qui envoie loin dans les chants pour que perdure la voix des gens. Comme un conte.
Viens écouter l'histoire d'Abad dans Barbes, au langage cru et hilarant, qui découvre le sexe et l'amour, l'aveu des souvenirs et le lien aux personnes.
Odette et Ethel, la mamie substitution pour les soirées partagées, en couveuse. Et cette psy à l'écoute qui raconte elle aussi sa valise de souvenirs. Dire pour ne pas oublier.
Noter dans ce calepin, les mots mémoires.
Ce premier roman conte la diversité, le métissage, la complexité du vivre ensemble et de l'impossible envol quand tu ne nais pas au bon endroit.
C'est aussi une play list qui scande le bouquin, la nuit je mens.
Abad s'invente, s'envole, devient, apprend. C'est doux et poétique, ces mots qui rebondissent et parfois, répétés,pour mieux être pénétrés.
Comme ces filles putes, ces filles perdues.
Un Paris si loin des lumières ou si près finalement.
Clivage de sens, de classe. Ces coups de pied à Freud le chat, drôles à narrer. Ces fleurs puantes mais apportées, offrande du soir, mamie revient...
Il y a dans ces mots, un lyrisme fou.
Abad nous raconte son Odyssée et j'ai aimé m'y engouffrer dans ces rues abandons, loi du plus fort ou du plus con.
L'enfance sabrée dès le premier cri. C'est aussi un melting ciné et littéraire, référence d'un temps, pour que les absents à jamais soient incarnés.
C'est un roman percutant et prenant. Fort. Rempli de tendresse et d'affronts.
La lutte et le souvenir.
Lu dans le cadre des #68premieresfois.
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