Les yeux de Mona

Thomas Schlesser chez Albin Michel

Un week-end artistique avec ce livre passionnant et astucieusement mis en beauté.
Une couv dépliable qui présente les 52 œuvres étudiées.
Des petits vignettes qu'on approche de l'œil comme une œuvre intime et personnelle. Qu'on parcourt avec curiosité et avidité. Qu'on prend plaisir à découvrir ou re-découvrir.

Le prétexte c'est une petite fille qui perd la vue. Son grand-père décide de passer 52 mercredis après-midi au musée pour lui faire découvrir l'art et la remplir de beautés si jamais elle devenait aveugle.
Une leçon de vie pour regarder le monde.
Un apprentissage double.
Celui de l'enfant dans le monde de l'art et le nôtre.

3 musées,  #lelouvre #Orsay et #beaubourg , de #leonarddevinci à #soulages en passant par #gustavecourbet #basquiat et #klimt 
On passe d'œuvres connues à d'autres plus confidentielles , de peintres célèbres à des artistes féminines.  De la sculpture #camilleclaudel et #marcelduchamp
Les déambulations sont magiques. Comme si on y était.
D'abord un petit texte qui décrit la peinture puis une discussion entre le grand-père et sa petite fille Mona.
Des questionnements qui remettent en situation les tableaux. 

Lhistoire narrative du papy avec sa petite fille n'est pas ce qui retient mon attention. Certes la petite semble avoir l'œil absolu mais me paraît un brin trop précoce dans ses réponses. Qu'importe...l'intérêt du bouquin n'est pas là mais dans la richesse de ce voyage artistique. Et humain. Le lien entre eux

L'auteur est historien d'arts et nous abreuve de détails passionnants.
Et nous apprend aussi à prendre le temps. Rester devant un tableau pour l'observer. S'en imprégner. Ressentir. S'émouvoir. Se laisser emporter par des sentiments contradictoires. 
J'ai beaucoup aimé cette manière d'entrer dans le musée. Une visite une œuvre. 
Comme une aventure intime lente et patiente. Qui se mérite. Qui s'acquiert aussi au fil des visites. 
Une observation exigeante aussi. 
L'idée aussi de cette probable perte de sens les éveille tous justement. L'œil s'exerce aux couleurs. Aux contrastes. Une délicatesse sensorielle. Une envie de toucher. D'effleurer. De sentir les rebonds, les reliefs, les contours. Les formes. Un tout.