Triste tigre

Neige Sinno chez POL

Que rajouter? Sur ce livre si exhaustif ?

En prenant la photo de la couv, je m'aperçois qu'il manque la première lettre.
Une lettre en moins. Une amputation. D'une partie essentielle. Du titre.

Une part de soi...n'est plus, après un viol. 
Détruite à tout jamais. 
Faire avec et sans.

La part manquante...de soi... Irréparable. Même en écrivant. Expliquant. Cherchant les réponses. En questionnant. 

L'inceste. Détruit. Comme une explosion. Intense. 
Qui morcelle.
Implose aussi à l'intérieur de soi. Autour de soi.

Le déni contagieux.
Le silence.
Les trauma

Même en écrivant, on ne se sauve pas. 
Jamais.

Mais on partage et on est là moins seul.
Peut-être un peu plus groupé. Pour avoir moins peur. Savoir qu'on est pas seul à avoir subi et prévenir...dire aux enfants. L'importance du dire.
De l'agir. Même si on sait les mécanismes qui seront mis en place pour taire. 

La littérature permet ce partage là. 
Le reste sera à jamais en soi. Malgré cette part manquante.
D'enfance insouciance. De vie aussi. Pleine de gaieté et de joie. De légèreté. De confiance. 

Il n'y aura pas de consolation ni de réparation.
Ni la prison. Ni la mort. Du violeur.

Il n'y aura rien que soi. Pour avancer.
Mettre à l'abri les autres soi.
Un peu parfois.

Ce livre est essentiel évidemment. Pour toutes les questions posées.
Pas violée mais dans une lignée de. Et encore aujourd'hui, ici et là, tous les jours, les traces abusives.  Mort il y a bien longtemps pourtant. celui qui .

Voilà pourquoi il faut dire redire encore dire.
En parler.
Écrire.
Pour les ravages causés.

Dire aussi que tout le monde n'a pas le pouvoir des mots et des questionnements. Or le peu de réparation qu'on peut avoir c'est s'interroger pour s'en séparer en comprenant l'inacceptable. D'où l'importance de lire et partager ces livres avec d'autres qui ont vécu l'inceste. 

#TristeTigre
#neigesinno
#editionspol
#prixfemina2023